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Alix Roche-Moulin écrivain blog
26 janvier 2024

NOUVELLE INEDITE : ARTHUR ET GINA

029

La montée de l’orgasme s’accompagne, dans l’organisme, d’un déferlement d’adrénaline qui, littéralement, vous soulève ; vous emporte au-delà des cimes. D’où le caractère mystique pour certains de l’acte sexuel alors qu’il ne s’agit là que d’un peu de chimie amusante à la portée de tous. Mais l’on se grandit toujours effrayés qu’on est d’avoir à se comparer au couple de lapins affairés à préparer la prochaine fournée. Une de plus. Toujours on se refuse d’être un de plus. Remplaçable à l’infini et un peu égaré quand même dans la multitude.

On ne demande qu’à confondre, sans vergogne qu’on fait un faux témoignage. On prétend avoir aperçu le Grand Tout, alors qu’on explorait le grand vide de notre existence. Celui qui nous amène en pères peinards du néant à la mort.

Et voilà le travail, c’est alors quelle prend son pied avec un abandon et une gourmandise qui, toujours, l’homme excite, que Gina commence à fumer. Arthur lancé comme un bolide s’efforce de poursuivre comme si de rien n’était. Flatté même, qui sait ?

Seulement ça ne s’arrange pas par la suite. Ah, mais non ! « Houba, houba ! » qu’elle répète Gina, d’ordinaire plus diserte, tandis que ses yeux clignotent de manière incontrôlable. Et dangereusement éteint, ce regard, derrière les stores qui montent et qui descendent.

Tiens, pour ne rien arranger, il faut l’appuyer contre un mur, la Gina, pour qu’elle reste debout. Plus moyen de l’emmener dans le monde sans un support, c’est d’un commode !

Il se fait tard et Arthur est bien embêté, c’est qu’il l’aime sa Gina. Et puis il n’avait pas prévu — pas prévu du tout — qu’un pareil incident viendrait gâcher sa soirée.

Copie 0016

 

Les boutiques ne ferment plus. De jour comme de nuit. On en est plus à discuter d’ouvrir ou pas les dimanches et fêtes. C’est le capitalisme triomphant. Quels que soient les dégâts que ça provoque, jamais ça ne cessera ce système-là. Le capitalisme est l’expression de toutes nos petites qualités et de tous nos gros défauts. Autant dire qu’il en reste encore pour un paquet d’années.

Il n’y a plus personne dans les boutiques, ou plutôt il ne reste plus que les clients qui n’achètent pas en ligne. Pas de quoi mobiliser une troupe de vendeurs. C’est face à un hologramme qu’Arthur s’exprime.

Arthur a fait s’asseoir sa compagne Gina sur une chaise. La seule peut-être de la boutique où l’on n’en a pas besoin. Gina regarde le plafond la tête en arrière, un peu comme si elle avait la nuque brisée. Son visage — cette partie de l’être si complexe à animer et qui nous est si précieuse — est agité de tics. Gina chantonne également. Gina nous gratifie d’une version rap de l’hymne national en verlan. On a rien entendu de plus provoc depuis le massacre de My way par les Sex Pistols. Rien de plus discordant non plus.

Ma bonne femme a eu un coup de mou pendant que je bandais dur, raconte Arthur.

On voit ça tous les jours, monsieur. De quelle marque et de quel type est votre androïde femelle ?

Arthur s’exécute. Arthur n’aime pas appeler Gina autrement que par son prénom. Mais l’adversité vous réduit souvent à la plus simple expression. Pour Gina, c’est celle du tas de ferraille. Faut faire avec et ce n’est pas si souvent qu’on est obligé de faire avec à cause de Gina. Avec Gina, on est dans la sublimation.

Curieux, je ne trouve pas d’androïde avec ces références dans ma banque de données. Etes-vous bien certain de l’avoir acquis dans notre réseau de vente ?

Evidemment que oui. Un pareil événement ne s’oublie pas dans la vie d’un pauvre type. C’est pas tous les jours qu’une banale carte de crédit vous permet d’acquérir le grand amour.

Quel âge a votre androïde ? Est-il encore sous garantie ?

Là, Arthur pressent les emmerdes. De gros. On lui a déjà chanté ce refrain quand son micro ondes est tombé en rideau.

Euh, cinq ans…, lâche-t-il d’un ton embarrassé. En fait, Gina, il s’en souvient parfaitement, en a sept. Sept ans de bonheur, c’est si vite passé.

L’hologramme s’esclaffe.

Cinq ans ! Vous vous fichez de ma gueule… Avec l’obsolescence programmée, plus aucun bien de consommation n’est réparable au-delà de 18 mois. Les pièces seraient-elles encore disponibles que ça ne manquerait pas de foirer à côté tout de suite après. Réparer ce vieux clou revient à perdre votre temps et votre argent. Je vais tout de suite vous montrer notre catalogue de nouveaux modèles.

 

Copie 0017

Arthur, en temps ordinaire, n’est pas un homme de caractère. Plutôt un faible, disons. Un individu moyen. Seulement le voici confronté à des circonstances plutôt inhabituelles. Parce que la perte du grand amour… Même si l’on a tout commercialisé… Tout banalisé… Même si l’on s’efforce de nous faire croire que tout est remplaçable… Le grand amour, hein ?... Aussi se met-il à gueuler l’Arthur. Et plutôt fort pour un faible. Dans le sens inverse de lui-même, jusqu’à ne plus se ressembler. Ce que l’on nomme l’instinct de survie.

Arthur qui gueule, ça donne ceci. Un petit mec qui en a marre de s’entretenir de choses d’une importance vitale pour lui avec un hologramme dont le modèle est peut-être mort depuis dix ans. Arthur humilié de s’expliquer avec un fantôme animé par un ordinateur surdoué. Si humilié qu’il en oublie le progrès qui pourtant impose le respect, Arthur. Et puis qu’est-ce que le progrès entend à l’amour ? Arthur exige, et en des termes véhéments, une discussion d’homme à homme. Tant pis que le vendeur, par souci d’économie, soit sur un site de vente à l’autre bout du pays ou beaucoup plus loin encore parce que le libre échange n’est décidément pas fait pour les chiens. L’amour, le vrai, se joue des distances. L’amour triomphe de tout et Arthur est convaincu d’obtenir gain de cause pourvu qu’il puisse s’entretenir avec un être humain.

L’hologramme soudain disparaît tandis que Gina pétarade d’un air de fête. Arthur va être mis en liaison avec une vraie personne. Toute prête à reconnaître que Gina, après tout, n’a besoin que d’un ou deux petits réglages pour redevenir cette épouse parfaite qu’elle a toujours été.

Seulement voilà qu’on présente à Arthur le catalogue des androïdes de l’année. Il n’y a peut-être plus dans cette enseigne aucun être humain affecté au service après-vente.

 

Copie de 9 août 08

Alors docteur, quel est votre diagnostique ? Est-ce grave ? questionne Arthur au comble de l’anxiété.

Le technicien fait la moue.

Ca vaut toujours mieux qu’une jambe de cassée, toutefois…

Arthur bondit de son siège. Il vomit les toutefois. La passion ne s’encombre pas de nuances. Mais qu’est-ce qu’ils en savent tous ces autres gens de la passion ; eux qui (par bonheur) ne sont pas les amants de Gina ? En un clin d’œil, Arthur revoit mille moments des plus intenses, mille moments de la plus grande complicité. C’est une fusion au-delà des lois physiques qui s’est établie entre eux. Il y a entre Arthur et Gina quelque chose de subversif. Leur amour échappe à ces multiples règles qui étouffent le monde. C’est bien l’unique subversion qu’Arthur connaîtra jamais. Dieu soit loué.

L’amour, le vrai, peut claudiquer, jamais il ne se cassera la gueule. Alors votre jambe de cassée, docteur… Dites le fond de votre pensée, rien ne nous fait peur à Gina et à moi.

Je vois à peu près ce qui cloche, le problème ça va être de trouver les bonnes pièces de rechange. Dans le domaine des androïdes comme en beaucoup d’autres, il sort sans arrêt de nouveaux modèles. Nous autres, réparateurs, sommes submergés par les références. Sans compter que la technique évolue et que la fabrication des divers composant ne dure pas.

Docteur, faites preuve d’un peu d’astuce et d’imagination. Je ne vous demande pas que Gina soit strictement d’origine et vous pouvez la customiser un brin si c’est pour la bonne cause. Je ne passe pas pour un joyeux drille, mais la fantaisie point ne m’effraie s’il s’agit de Gina.

On peut toujours essayer. Toutefois je ne vous garantis pas le résultat.

Même si elle bave un peu, ça restera toujours ma Gina.

Il vous faudrait une veine de cocu pour qu’elle redémarre, et l’ennui avec les androïdes c’est qu’ils sont fidèles comme un vieux chewing-gum !

Une boutique minable au fond d’une arrière-cour avec quelqu’un à l’intérieur. Un réparateur toutes marques qui vient d’ausculter Gina en proie à des convulsions. Longuement. De nos jours, le commerce à visage humain ne paie pas de mine. Voilà pourquoi on s’en détourne. Le monde a été conquis par les machines. Et même que bêtement on en redemande.

Arthur ne saurait dire d’où il tient cette carte de visite qu’il a scannée pour obtenir le plan qui l’a amené jusqu’ici. Le visage humain est devenu exceptionnel. Quasi miraculeux. Arthur est arrivé dans ce souk informatique comme on s’en va à Lourdes. L’aspect surnaturel de l’endroit déjà vous réconforte.

 

Image (3)

Une autre cliente apparaît. Jeune encore et fort jolie. La porte émet une petite sonnerie chaque fois qu’elle s’ouvre. Ce n’est pas un banal faisceau laser qui s’en va réveiller un quelconque hologramme. C’est un appel adressé à quelqu’un de vivant. On en a tout de suite le cœur réchauffé. Entre nous soit dit, c’est merveilleux.

Du nouveau en ce qui concerne Paul-René ? interroge-t-elle au comble de l’anxiété tout comme Arthur, on le sent bien.

Que dalle, ma petite dame ! lâche le technicien lapidaire après lui avoir fait l’aumône d’un bref regard.

Paul-René n’en est pas à son premier bug, tout de même, insiste-t-elle implorante.

Oui, mais peut-être bien que c’était le dernier. Enfin, je vous l’ai dit dans mon mail que ça allait prendre un paquet de temps pour le réanimer votre Paul-machin, à supposer qu’on y parvienne.

Il ne suffit pas de le rafistoler à la va-vite. Il faut aussi qu’il redevienne ce sacrément bon coup qu’il était.

Après cette remarque la cliente s’en va, attristée. Plus bouleversée encore, s’il est possible.

Qu’il est loin le temps où la femme se satisfaisait d’un vibro-masseur, lâche le technicien avant de revenir à Gina allongée sur une table et branchée à divers appareils dont les cadrans oscillent ou clignotent à l’ancienne. Gina comateuse et évoquant le rebut industriel. Atroce vision de son grand amour pour Arthur.

 

Copie de Copie de PHTO0169

Débouchant de l’arrière-cour, Arthur découvre la jeune femme en train de sangloter. Réservé d’ordinaire ; toujours sur le qui-vive même dans ses rapports avec autrui qui obligatoirement ne doivent pas échapper au cadre du politiquement correct, Arthur sans réfléchir serre la jeune femme dans ses bras. Celle-ci sans réfléchir non plus s’abandonne à son étreinte toute fraternelle. Ils n’échangent tout d’abord aucune parole, les grandes douleurs sont muettes. Ils en viennent malgré tout à jacter. Les grandes douleurs liées à la technologie toujours, évidemment, sont compliquées.

Cela fait-il longtemps… pour Paul-René et vous ? demande Arthur quelque peu imprudent.

Trois ans. Autant dire une éternité.

Ma Gina enchante mes jours et mes nuits depuis sept ans, se confie Arthur pas loin de se répandre en pleurs lui aussi.

Sept ans ! Pas étonnant que ce vieux clou vous laisse en rade. Tous les membres de ma famille changent leur matériel électronique presque chaque année.

Certes, Gina tire un peu la langue dans les montées, seulement qu’est-ce que l’âge quand on aime, n’est-ce pas ?

Tout de même, ça ne vous dérange pas de passer pour un ringard avec votre antiquité ? Moi, je crois bien que je me cacherais.

 

Copie de PHTO0150

Trop vive est leur peine pour qu’ils puissent l’affronter seuls, l’un et l’autre. Mais l’un avec l’autre, il en va tout autrement. Face au malheur, ils se soutiennent. Leur malheur est si grand qu’il leur faut s’arracher de rauques cris de volupté. Que lorsqu’ils ont enfin fini, très vite ils recommencent.

Peut-être souhaitent-ils parvenir au bout de leurs forces, au bout d’eux-mêmes, dans l’espoir d’être libérés de ce fardeau qui les écrase… Quoi qu’il en soit cette tentative désespérée est magnifique. Bien trop belle pour qu’ils en éprouvent un quelconque remords.

Entre deux assauts, il leur arrive de causer. Pas beaucoup puisqu’en se disant qu’ils aiment chacun de leur côté, ils se sont tout dit.

Ils ne font que parler de ce qui les porte, de ce qu’ils ont de mieux : leur amour.

D’abord Arthur :

Je suis un homme simple, pour moi une vraie femme est trop compliquée. Du reste je refuse d’acquérir un de ces robots modernes capable d’évoluer en s’appuyant sur ses expériences passées ou de se mettre en contact avec d’autres androïdes afin d’accroître ses capacités.

Lise ensuite :

J’ai ajouté quelques programmes à Paul-René, mais des choses assez basiques. J’aime les vrais mecs avec de gros pectoraux et pas grand-chose dans le ciboulot.

Qu’est-ce qu’une bombe comme vous fabrique avec cette tête de fer à demi débile, si je puis me permettre ? demande Arthur.

Avant je jouais les filles arrogantes et brûlantes. Ca me plaisait assez de passer pour une pute. Seulement mes joies étaient gâchées par une excessive jalousie. J’étais incapable de rompre même avec les hommes que je ne supportais plus. Il était inenvisageable pour moi qu’ensuite ils appartiennent à une autre. Si je réussissais à m’éloigner, c’est bien vite que je revenais vers eux.

Vous avez un tempérament de collectionneuse.

Pas du tout, ces relations multiples m’étaient odieuses !

Alors vous manquez de confiance en vous.

Arthur encore :

Vous savez, je n’ai pas davantage de charisme que Paul-René. De ce point de vue vous pouvez être tout à fait rassurée. Mis à part le fait que je n’ai pas de gros muscles, j’ai tout pour vous plaire. Je suis dépourvu de personnalité, c’est une chance que vous m’ayez rencontré.

 

Copie de PHTO0153

La nouvelle lui tombe sur la gueule comme une bombe. Tout est ravagé, semble-t-il à Arthur. Pas seulement lui, mais tout le quartier autour. Et même la ville tout entière. C’est peut-être le monde dans sa globalité qui a cessé d’exister. Peut-être bien, ouais.

Décombres, ruines fumantes. Arthur gravement blessé au milieu de tout ça.

Survivant unique. Indicible cruauté du destin qui l’a maintenu en vie.

Sans force, sans réaction, Arthur reste là, prostré. Il pleurniche. Le cul sur les braises de la civilisation, ça fait vraiment mal.

Le technicien pour qui ça devait être un après-midi comme un autre l’a dit à Arthur : Gina est un modèle dépassé pour lequel il ne peut décidément plus rien faire. Hé voilà ! Au revoir, monsieur.

Un après-midi comme un autre… Quel con, ce type !

Gina démodée… Quel fou !

Bien des jours passent avant que l’univers ne se reconstruise. Même mal barré, même quand il nous apparaît flou, l’univers est toujours là. C’est pour ça qu’on s’est inventé la fin du monde. Parce que l’univers, on le sait bien est indestructible. Avec ou sans nous.

L’univers, c’est pas bâti comme du pavillon de banlieue avec des portes qui grincent et des gouttières en plastique. L’univers c’est du sérieux, même qu’on n’est pas là pour rigoler. Le seul qui se marre, peut-être, c’est le Grand Bâtisseur d’univers. Et en pensant à nous qui jamais ne viendrons au bout de son truc. Toujours ça continue.

 

Copie de A43

Lise, au secours !

D’un doigt aussi hésitant et tremblant que le reste, Arthur qui n’a rien bouffé depuis des jours, ce faible résidu d’Arthur, compose le numéro de Lise.

Mais celle-ci est métamorphosée, joyeuse. Une pile électrique.

Vivez donc avec votre temps, Arthur ! Laissez-vous emporter par le courant de la technologie. Quelle serait notre raison d’être sinon ? Balancez donc votre Vanina, ou je ne sais plus qui. Je viens de me débarrasser de mon Paul-René bouffé aux mites au profit d’un nouvel androïde. Vous n’imaginez pas tous les plaisirs qu’il me procure. C’est très sexe entre nous. Je n’ai encore jamais eu d’orgasmes de cette qualité. D’ailleurs, je vous quitte, il me réclame. Que dis-je ? Il exige que je vienne. C’est un vrai macho !

Je vous souhaite une bonne continuation, Lise, murmure Arthur dépité.

Je vous dois tant, cher Arthur. N’est-ce pas vous qui m’avez fait prendre conscience de mon manque de confiance en moi ? Eh bien, j’ai choisi d’aller de l’avant.

 

Copie de 017

Il n’y a pas si longtemps encore, on voyait roder nuitamment dans le square à côté de chez nous un curieux bonhomme qui poussait une chaise d’invalide dans laquelle était installée une androïde depuis longtemps hors service.

Parfois il s’arrêtait pour la serrer dans ses bras en pleurant, ou bien il lui adressait de longues déclarations d’amour alors qu’ils arpentaient les allées du square durant des heures entières.

Mais quelquefois, continuant de parler tout seul, c’est à une certaine Lise qu’il s’en prenait. Infatigable comme à son habitude, il lui expliquait qu’amour rimait avec toujours et que la possibilité de vivre un grand amour était bien la seule chose qui différenciait l’homme de l’animal.

Et puis, subitement, après l’avoir engueulée, c’est à cette Lise qui l’obsédait tout comme l’androïde qu’il déclarait sa flamme.

Ce type n’avait pas l’air vraiment dangereux, toutefois j’ai été soulagé lorsque les flics sont venus le cueillir pour l’emmener, m’a-t-on dit, en hôpital psy.

On ne l’a plus jamais revu et c’est très bien comme ça. Ce pauvre gars perdu dans ses délires avait besoin qu’on le soigne.

Copie de PHTO0112

 

 

 

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